Retour de salons : les tendances à venir.
De retour de SNEC, d'une tournée industrielle à travers la Chine, et d'Intersolar, Synapsun a identifié les défis à venir pour l'industrie PV et le marché français.
1/ La montée en capacité du Type-N TOPCon
Qui à terme, cannibalisera le Type-P PERC. Il s’agit pour Synapsun de gérer au mieux cette transition. Ne pas précipiter nos clients vers cette nouvelle technologie s'il est trop tôt. Le TOPCon présente encore quelques défis à relever et dispose, à ce jour, d'une capacité insuffisante pour répondre aux besoins croissants du marché. Nos clients ont avant tout besoin d'une fiabilité de supply. Par conséquent, nous leur recommandons "d'essayer" le Type-N, sans pour autant abandonner le Type-P. 70% Type-N / 30% Type-P en 2023 et l'inverse à partir du deuxième semestre 2024 nous parait raisonnable pour accompagner la montée en puissance du TOPCon.
2/ La énième évolution des tailles de wafers et par conséquent des modules.
On été observé 7 tailles différentes de wafers. Ce qui débouchera inévitablement sur une multitude de nouvelles tailles de modules.
Ces évolutions visent à exploiter au mieux le diamètre croissant des lingots, mais aussi à maximiser le remplissage des containers pour réduire l’impact du transport.
Chaque industriel cherche bien sûr à imposer son design.
Nous devons nous tenir prêts à accompagner les équipes de développement/BE de nos clients qui vont devoir reprendre leurs designs de centrales. Aussi il nous faut anticiper la certification de ces nouveaux modules avec les systèmes de montage. Ce sont les longueurs de modules et par conséquent les puissances qui vont évoluer. Les largeurs restent inchangées.
3/ L’industrie est-elle prête à livrer les projets nécessitant des ECS PPE2 ?
Rappelons que les ECS (évaluations carbone simplifiées) PPE2 seront nécessaires à partir d’octobre pour les premiers projets S21 dont la demande de raccordement a été effectuée après le 1er avril 2023, mais également pour la mise en service des projets lauréats des appels d’offres sol PPE2 période 4 et bâtiment période 5. Ces ECS PPE2 requièrent une indispensable mise à jour des ACV (analyses de cycle de vie).
Or, l’industrie est en pleine mutation. Les nouvelles unités de production de silicium de lingots et wafers ont-elles vues leurs ACV mises à jour et déposées à l’ADEME à temps ? Permettront-elles de sortir les ECS PPE2 avec les notes requises ?
Les usines qui fabriquent les nouveaux formats de wafers et les nouvelles technologies sont-elles les mêmes que celles actuellement certifiés ? Sans quoi, retour à la case départ des ACV. Le timing pour réaliser ces nouvelles ACV, revues critiques, dépôt ADEME, certificat ECS est-il compatible avec les deadline de raccordement des projets de nos clients ? Les industriels ne changeront pas leurs plans de croissance spécialement pour satisfaire le marché français. Il est donc essentiel d’anticiper ces points et de guider nos clients vers les bonnes solutions
4/ Les nouveaux entrants dans l’industrie PV.
Le solaire est en plein boom. Une énorme quantité de capitaux est fléchée vers cette industrie.
De nouveaux entrants se sont faits une place dans le top 10 en bâtissant des capacités de productions de plusieurs dizaines de GW en l’espace de quelques années. Ces nouveaux acteurs n’ont pas d’outils de production Type-P PERC à amortir/déprécier et se lancent en force sur les nouvelles technologie Type-N.
Aussi, certains leaders de l’amont s’équipent massivement sur l’aval portés par les superprofits générés par l’envolée du prix du silicium sur les années passées.
Les budgets s’emballent, les IPO se multiplient et la chasse aux experts fait rage dans le milieu des RH techniques. La concurrence est féroce. Ce qui accélère le progrès et permet à l’industrie chinoise de creuser l’écart déjà colossal face à ses concurrents occidentaux.
5/Les nouvelles technologies qui toquent à la porte.
Le TopCon est déjà là en 2023, le back-contact et l’heterojonction vont se massifier en 2024. Le pérovskite, combiné au cristallin pour des cellules tandem, nous promet des performances sans précédent dès 2025.
Les budgets R&D sont colossaux et la montée en gamme de ces technologies est passionnante à suivre.
6/ L’appetit des industriels chinois pour des partenariats industriels locaux.
Depuis longtemps, les leaders chinois bâtissent des capacités de production en dehors de Chine pour pallier aux mesures protectionnistes et satisfaire la demande de local-content. D’abord en Asie (Vietnam, Malaisie, Thaïlande) puis désormais aux US et pourquoi pas en Europe ?
Nous nous intéressons de prêt au sujet. Partenariats industriels, contrats de fourniture de matériaux et de composants. La montée en puissance de l’industrie solaire européenne sera d’autant plus forte si elle se fait en étroite collaboration avec les leaders chinois. Nous souhaitons y participer et discutons déjà activement du sujet avec des industriels majeurs.